Un nom énigmatique, un roman de Simenon, un film d’Amelric ou… la première chambre d’hôtes de la Médina de Tunis. Nichée dans ce qui était au 19e siècle l’appartement des invités d’une grande demeure traditionnelle, cette chambre d’hôtes familiale aux murs empreints de siècles d’histoire donnent le sentiment de vivre un moment hors du temps.
En 1999, Sondos Belhassen, danseuse et actrice, rejoint Marouane ben Miled, historien des mathématiques, dans l’Aly el dhiaf (littéralement étage des hôtes).
Ils forment un couple emblématique de cette jeune génération qui, au début des années 2000, choisit de vivre dans la Médina, de restaurer un ancien Dar, et de balayer l’idée trop longtemps véhiculée d’un cadre de vie ne pouvant s’accommoder à la modernité … celle-là même qui a contribué à faire fuir de la Médina ses habitants.
Face à une restauration coûteuse, la chambre d’hôtes a été pensée comme un fond générée par la maison, pour la maison, entièrement dédié aux travaux de rénovation ; sur le modèle du waqf, qui par le passé permettait d’entretenir ces riches demeures au-delà des vicissitudes de la vie.
Aujourd’hui, Sondos accueille ses hôtes dans trois espaces différents. La Chambre bleue, joyau de style italianisant de Tunis du 19e siècle, majestueuse chambre avec son lit en alcôve, son plafond peint et sa céramique bleue.
Le Makhzen, restauré et réaménagé en lieu de vie, dans ce qui était auparavant les anciennes écuries du Dar. Ses colonnes, voûtes et arches, ainsi que le choix d’une décoration épurée, lui confèrent un côté monacal. Le Grand Makhzen, nouvellement restauré, très spacieux, aménagé en appartement-loft, subtil mélange de l’ancien et du moderne.
Dans la journée, il est agréable de se perdre dans les ruelles qui grouillent de monde et d’imaginer à chaque coin de rue ce qui se passe derrière les portes majestueuses des vieilles demeures, et quand la nuit tombe, nos hôtes ont l’immense plaisir de faire partie des privilégiés en ayant eux aussi leur « chez soi » dans la Médina.
