L’histoire de cette maison débute grâce à plusieurs coups de cœur. Tout d’abord, dans les années 70, la découverte de cet endroit paradisiaque que l’on a commencé à fréquenter très régulièrement en «touristes».
Puis, dans les années 80, une idée commence à germer : la construction d’une résidence familiale qui se concrétise par l’acquisition du terrain. Enfin, l’option tradition et patrimoine pour répondre à notre passion et qui aboutit à la réalisation de cet ensemble architectural, qu’un de nos amis architecte a défini de «familial, organique et vernaculaire ».
La morphologie de cet ensemble s’est imposée par la présence de 3 figuiers centenaires que nous tenions à conserver. Nous avons adapté la forme des corps des bâtiments et la forme de la piscine à la présence de ces 3 figuiers.
La construction a respecté l’architecture traditionnelle, murs en pierres, plafonds en voûtes croisées et la piscine a remplacé le patio traditionnel. Ce résultat a été obtenu grâce au concours d’artisans recrutés sur place.
Leur parfaite maîtrise des techniques traditionnelles nous a aidé à réaliser cette maison familiale, où chaque membre de la famille dispose de son espace personnel, d’où les noms donnés aux 3 corps de bâtiments : Nadja, Dora, Hanem, prénoms de nos 3 filles.
Le fil conducteur dans la construction est la réutilisation d’éléments anciens pour la mise en valeur du patrimoine.La plupart des matériaux utilisés proviennent de la récupération après démolition pour insalubrité et rénovation de quartiers anciens de la médina et principalement de la réhabilitation de la Hafsia : dalles en kadhel
«blaat» et marbre pour les sols, carreaux de faïences pour les murs, tours de portes en kadhel rose, fers forgés, boiseries, beits hajjem, colonnes et chapiteaux. Tous ces éléments ont été recensés par l’Institut National du Patrimoine et datés entre le 14e et 19e siècle, et plus anciens encore pour certains éléments. Dans la salle à manger, le mobilier est de style italianisant. Une collection de poteries marocaines, un phonographe et toutes sortes d’objets chinés au marché aux puces de Mellassine et autres brocanteurs constituent, avec les tableaux de peinture de la maîtresse de maison ainsi que d’autres peintres amis, le reste de la décoration.
La cuisine, aux murs décorés de carreaux anciens de faïence à dominante bleue dont les fameux petits carreaux de Delphe, ouvre sur une terrasse face à la pinède et à la mer, surplombant un jardin arboré : vignes, lavande, musc-ellil, citronnier, figuiers, ibiscus, jasmin, rosiers, et plantes grasses font partie du décor. Cette terrasse sert d’espace repas une grande période de l’année. Dans l’espace séjour, à travers un beit hajjem de style beylical se retrouve le même style de décoration, sol en marbre, murs décorés avec des carreaux de faïence, plafond en voûtes croisées soutenues au milieu par une imposante colonne et un chapiteau de style corinthien.
Un petit coin doukkana encadré par un beit hajjem invite à la détente au coin du feu d’une petite cheminée, en hiver.
Tous ces lieux communs et utilitaires, comme la cuisine, le séjour-salon et la salle à manger, le sous-sol comme espace de jeux et de détente, se trouvent dans la maison principale et parentale qui sert de lieu de retrouvailles pour toute la famille et les amis.
