Dar El Lamma ou l’architecture du rêve, ici point de clinquant. La sobriété est majestueuse, tel un vieux et suave secret de famille.
Elle épouse les cimes enchanteresses de l’art du beau, du rêve et du confort qui, dans sa plénitude, ne saurait être qu’affectif. À Ras Jebel, la maison d’hôtes Dar El Lamma caresse la montagne, tutoie la forêt et traite avec la mer de compère à compagnon. étrange mixture spirituelle déclinée en bâti. Cette maison-ci a une âme, débordante et tenace, généreusement enveloppante. Elle couve ses hôtes, les invite au voyage à perpétuelle demeure, tel un splendide tapis volant.
Son ancrage est celui des longues durées historiques. Les fonds berbère et africain s’accommodent harmonieusement de la greffe arabe, toute en nuances et splendeurs. On entre dans cette maison comme dans un saisissant vestibule à la porte du rêve.
Les voûtes, les alcôves, les arcades, les préaux et les colonnades confèrent à Dar El Lamma une évanescente beauté, têtue et fugace, insaisissable mais imprégnante, tel l’air frais du nord de la Tunisie gorgé de fragrances andalouses.
On entre à Dar El Lamma comme dans un caravansérail, à l’ancienne. La boiserie précieuse s’y allie à l’invraisemblable, mais bien réel édifice. Il niche précautionneusement au cœur d’un verger ombrageux et sentant les enivrants effluves de la fleur d’oranger, tout alentour d’une harmonieuse bâtisse à la pierre taillée dans les interstices du songe, de la lumière et du vent.
Ici c’est l’invitation permanente au voyage avec Dar El Lamma pour ultime accostage. Là où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, comme dit le poète.